Le mardi 11 juillet 2017 : jour du départ

Vive les vacances ! Le jour du départ pour ce voyage programmé depuis des mois est enfin arrivé. Avec mon mari, je pars en croisière sur la mer Adriatique direction l’Italie, puis, suivi en Slovénie, pour une grande fête familiale où nous célébrerons le mariage de ma nièce Cloé avec Geoffrey, et pour terminer, une semaine à Paris.

C’est dommage de commencer une aussi belle aventure par un passage à l’aéroport international de Mais Gâté. Triste affirmation, je le sais, mais il est vrai que le terminal d’American Airlines est le seul acceptable dans cet aéroport. Pour les autres lignes aériennes, c’est le chaos dans un capharnaüm où aux heures de pointe, il y a un ratio d’une chaise pour cinq passagers qui n’ont d’autres choix que de se tenir debout ou de s’asseoir par terre dans un couloir, en attendant de voir brandir, de temps à autre, une pancarte indiquant le nom de la ligne aérienne qui les concerne. Alors, chacun souhaitant impatiemment le moment d’être confortablement installé, un rang se forme assez vite et de manière relativement ordonnée pour la vérification des cartes d’embarquement. Ensuite, les passagers doivent subir une dernière souffrance, car,  sur le tarmac, c’est dans un bus non climatisé que se fait le transport jusqu’au pied de l’avion. Circuler sous le chaud soleil des Tropiques au mois de juillet, lorsque la température atteint les 40 degrés Celcius, n’est pas une partie de plaisir.

Comme il vaut mieux commencer ses vacances sur une note positive, il est plus agréable de penser combien il est magnifique que Air Caraïbes offre un vol reliant Port-au-Prince à Paris avec seulement une courte escale en République dominicaine. C’est très pratique. Mais voilà que le transit dans un terminal net, propre et organisé de Saint-Domingue me remet du vague à l’âme. Je compare cet aéroport à celui de Port-au-Prince qui est sur la même île et cela me fend le cœur de voir combien nous autres, Haïtiens,  avons du travail à faire pour rattraper nos années de retard au niveau du développement.

Il m’est décidément difficile de rester avec des pensées distrayantes et relaxantes. Heureusement que mon regard se pose sur la coiffure afro d’une dame:   cheveux courts de deux couleurs, un pouce jaune au niveau de la racine et un pouce noir vers les pointes; cela n’a pas dû être facile d’obtenir un résultat pareil.  Moi qui me teins les cheveux, je sais combien je dois faire attention pour faire disparaître ces racines blanches qui se montrent avec une régularité impressionnante. Le mode d’emploi pour arriver à ce bicolore bien tracé doit être assez compliqué. Du coup, mon regard flâne dans la salle de transit où je m’intéresse maintenant aux coiffures qui me font penser combien l’industrie des soins de cheveux doit être florissante dans la Caraïbe. Je vois

  • De longues boucles lissées de deux couleurs différentes retenues sur la nuque par un beau ruban;
  • Des cheveux crépus gonflés au niveau du crâne, mais tressés très serrés au niveau de la nuque jusqu’aux omoplates, montrant ainsi le contraste entre les cheveux laissés à l’état nature et ceux qui ont été ordonnés.
  • Un chignon fait d’une belle natte sagement placé au haut du cou, avec les cheveux bien tirés sur le crâne; il a fallu faire attention pour qu’il soit aussi bien réussi.
  • Des centaines de toutes petites tresses lâchées, formant un volume impressionnant qui doit peser bien lourd.
  • Certaines chevelures traitées, devenues droites et donnant l’aspect des cheveux de femmes blanches sauf que ces belles femmes de la Caraïbe ont dû mettre du temps et du travail pour arriver à ce résultat….

Du coup, un regard sur les cheveux des blanches me porte à  les trouver ennuyeux : facilement domptables, ils sont lâchés, ou en queue de cheval, ou retenus sur la nuque par une barrette. Rien de plus. Des solutions faciles qui ne font pas travailler la créativité.

Quand nous rembarquons dans l’avion de Air Caraïbes qui a fait le plein d’essence et qui a été nettoyé à Saint-Domingue,  je suis ravie par leur service à bord. Je suis en classe Madras, équivalent de la  classe affaires sur les autres lignes. N’est-ce pas qu’ils ont du charme, les noms des classes d’Air Caraïbes ! La classe Soleil est la classe économique, et la classe Caraïbe est la première. En classe Madras, je reçois d’une hôtesse souriante et disponible une tablette pour lire les journaux. Chaque siège a un écran individuel avec choix de films. Les repas aux saveurs antillaises sont délicieux, et sur le charriot utilisé pour le service, il y a un bouquet de fleurs fraîches. Champagne et boissons sont servis à volonté.  Aux toilettes, je suis charmée de voir aussi un bouquet de fleurs naturelles. Je suis désolée qu’une ligne soucieuse de bien servir son client à bord soit obligée de se contenter du service au sol exécrable de l’aéroport de Mais Gâté.

9 thoughts on “Le mardi 11 juillet 2017 : jour du départ”

  1. J’attends avec impatience les details de ce voyage. Je dois aussi te dire que j’ai lu avec un très grand plaisir “La Première Bouchée”. J’ai passé “Des nouvelles d’Elizabeth” à une amie et je crains de devoir retourner en Haïti avant qu’elle ne l’ait terminé. Je devrai donc le remplacer à mon arrivée.

    1. Le deuxième jour du voyage a été posté aujourd’hui, Gladys, et je te remercie pour ton intérêt! Je suis ravie que la lecture de “La Première Bouchée” t’ait apporté du plaisir. Il te reste maintenant à faire connaissance avec Elisabeth! Tu peux déjà apprendre à la connaître sur ce blog.

    1. Il ne me reste qu’à te souhaiter une bonne lecture, Fanny, et à attendre tes commentaires !

    1. Merci Tessa! Partage stp ce lien avec tes amis francophones. Cela leur plaira aussi peut-être. Je vais poster un texte pour chaque journée de ce voyage. Je te remercie de continuer à suivre et commenter.

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