Le mariage de stéphie et olivier

I

Dans notre monde, les coutumes diffèrent, les lois varient, les religions ne sont pas les mêmes et les frontières séparent les peuples. Mais l’humanité a des points communs et le mariage en est un. Tous les jours, les gens se marient à travers le globe et, si les rituels varient, les mariages célèbrent tous l’union de deux personnes pour la vie. Voilà un acte commun, mais néanmoins unique pour ceux qui le posent. 

Stéphie et Olivier s’aiment et décident de se marier en 2019. Ces mots familiers cachent tout un programme de vie et définissent la décision la plus importante que ce couple prendra dans son existence. Dans un acte solennel, ils établiront entre eux une union, s’engageront pour la vie, pour le meilleur et pour le pire sous le regard aimant et ému de parents et amis.  

Le mariage a toujours fait rêver les jeunes filles romantiques. Stéphie n’a pas échappé à cette règle.  Sa meilleure amie Adèle me confie qu’à la suite d’un voyage fait dans son adolescence au Guatemala, Stéphie lui avait déclaré qu’elle convolerait un jour en justes noces dans la jolie ville coloniale d’Antigua. Quand ma fille Stéphie a une idée en tête, elle ne l’a pas dans les pieds ! Je ne m’étonne donc pas qu’elle ait contacté sa tante Pascale qui vit à Guatemala City sitôt que la bague de fiançailles lui fut passée au doigt. Il fallait que Pascale lui trouve un wedding planner capable de faire son rêve devenir réalité.  Adèle me conforte. Je n’ai pas à m’inquiéter pour Stéphie, me dit-elle. Elle s’est tracé son chemin avant d’entrer dans l’âge adulte :  elle serait dentiste, et elle l’est ; elle se marierait à Antigua au Guatemala et cela va arriver. 

Je me demande alors pourquoi Stéphie m’a laissé lui répéter que je la marierais à Stockholm. Dans l’angoisse d’avoir moi-même à organiser le mariage de ma benjamine, je cherchais une solution facile et avais le fantasme que je trouverais seulement chez les Suédois un professionnel compétent et responsable qui prendrait tout en charge. Cependant, le temps où les parents organisaient le mariage de leurs enfants est révolu. De nos jours, ce sont les mariés qui prennent les choses en main. J’apprécie cette façon de faire qui les responsabilise et leur fait comprendre l’envergure de leur entreprise. 

Stéphie fait part à Adrien et moi de ses projets. Nous nous en réjouissons et ne pouvons nous retenir d’en parler bien vite aux parents et amis en leur disant d’inscrire un voyage au Guatemala en fin d’année à leur agenda. Un ami nous répond qu’il ne pourra malheureusement pas être avec nous. La raison est qu’il est trop difficile pour un Haïtien d’obtenir un visa guatémaltèque. Aux renseignements, nous apprenons que le visa guatémaltèque se donne en République dominicaine avec des procédures strictes et longues.  Il n’est pas possible d’imposer toutes ces contraintes à nos invités. 

Or, peu de temps auparavant, un autre ami nous avait parlé de Mérida, ville coloniale, capitale du Yucatan au Mexique. Il se trouve qu’un vol direct de Miami à Mérida existe et qu’il ne dure qu’une heure et demie. De plus, tout détenteur de visa américain ou Schengen n’a point besoin de visa pour se rendre au Mexique. Sans même connaitre cette ville, Adrien la suggère à Stéphie et Olivier pour leur mariage.  Dès janvier 2019, ils partent visiter Mérida et rencontrer le wedding planner Six Sens trouvé sur internet. Pour cette première prise de contact, Aurélie de Six Sens est en déplacement. Mais son mari, Benoit, s’occupe de Stéphie et Olivier. La confiance s’établit au premier contact avec Six Sens. Benoit et Aurélie se montrent qualifiés et dévoués à la tâche. Ils ont de plus l’avantage d’être francophones. Il est toujours agréable de traiter affaires dans sa langue maternelle. 

Après cette visite, la planification avance grâce à de fréquentes et longues communications téléphoniques entre les futurs mariés et Aurélie. La date du mariage est fixée : ce sera le samedi 30 novembre 2019, weekend de la Thanksgiving. L’hacienda pour la réception du mariage est choisie ; celle du cocktail de bienvenue l’est également. Une autre visite à Mérida est impérative. Il y a encore beaucoup à faire : choix des sous-traitants à retenir pour le mariage et planification de tant de détails. J’avoue accepter avec stress l’invitation lancée par Stéphie et Olivier à les accompagner lors de leur prochain voyage à Mérida. Les fortes personnalités de mon mari et de ma fille peuvent provoquer des étincelles quand il y a divergence d’opinions, même s’il s’agit d’un détail insignifiant. Toutefois, tout se passe à merveille à Mérida. Je ne sous-estime pas comment la grande expérience d’Aurélie et Benoit a contribué à faciliter les choses, et à orienter les choix toutes les fois où c’était nécessaire. 

Durant ce voyage, nous interviewons plusieurs corps de métiers présélectionnés par Six Sens qui font tous preuve d’un grand professionnalisme. 

Ainsi, Deli Gourmet qui nous offre une dégustation de délicieux gâteaux, desserts et fromages. En outre, la souriante Gina Osorno, excellente chanteuse de jazz du Yucatan, nous y rencontre, le sourire aux lèvres. Elle n’a rien du caractère de la diva, malgré son grand talent que nous avons déjà pu apprécier sur Youtube. D’une simplicité et d’une gentillesse désarmantes, elle nous dit sa grande admiration pour la chanteuse de jazz Cécile McLorin Salvant qu’elle sait avoir les mêmes origines que nous. Stéphie est fière de lui dire que Cécile est son amie et que ses parents sont sur la liste d’invités. Gina nous confie alors combien elle serait heureuse et fière de rencontrer Cécile en personne. 

Nous visitons également le boutique hôtel Rosas y Xocolate au cadre enchanteur et au personnel compétent qui négocie avec nous l’organisation d’un brunch à offrir à nos invités au lendemain du mariage. 

Par la suite, la mariée essaie coiffure et maquillage au Salon Andy O où l’accueil est chaleureux, les employés bienveillants ; par ailleurs, les services proposés s’avèrent excellents.

Nous poursuivons nos démarches avec la photographe Lili del Angel qui nous présente son portefeuille. Cela plait et les futurs mariés l’embauchent. Lili del Angel sous-estimait sans doute à quel point elle avait affaire à forte partie en les personnes de Stéphie et Olivier.  En effet, Fredo Dupoux, la référence en terme de photographie de mariage en Haïti, est le cousin germain d’Olivier ; de plus, Axel Dupoux, le père d’Olivier se passe de présentation quand il s’agit de photographie en Haïti. Olivier ne souhaitait pas les voir travailler le jour de son mariage, mais tout photographe prêt à offrir ses services pour son mariage devait impérativement pouvoir rivaliser avec ces deux talents. Point n’est besoin de vanter la qualité du travail de Lili del Angel qui a su gagner la cause en montrant simplement son travail.    

Encuadre Digital est ensuite sélectionné pour réaliser la vidéo du mariage, car les futurs mariés ont regardé leurs œuvres et celles-ci répondaient à leurs attentes. 

Je précise ici qu’Olivier a un gros appétit et que Stéphie est fin gourmet. À leur premier voyage à Mérida, ils ont fait une dégustation chez le traiteur Margarita Zoreda. Ayant apprécié ses plats, ils ont fixé le menu. 

À Mérida, c’est le service traiteur qui fournit au client meubles, argenterie, verrerie et vaisselle. Accompagnés d’Aurélie, nous allons voir leur matériel dans leur salle d’exposition. Sur les tables bien dressées avec des couverts différents, Raw Fleurs a disposé de superbes arrangements floraux. Avec l’aide de Sylvie, graphic designer, et de Vanessa Apaid de Edge Design, les mariés avaient déjà sélectionné les fleurs de couleur qui devront figurer sur leurs cartes d’invitation. Ils avaient ensuite communiqué l’image à Six Sens qui avait la mission de trouver à Mérida un fleuriste qui pourrait leur faire, pour le cocktail et la réception du mariage, des bouquets qui rappelleraient ceux imprimés sur leurs cartes. C’est chose faite avec les arrangements de Raw Fleurs qui sont une vraie réussite ! 

Stéphie est une personne de détails. Elle veut ajouter au matériel fourni par Margarita Zoreda des meubles sortant de l’ordinaire : des sofas, de belles tables rustiques, des verres de couleur… Aurélie, à qui elle a communiqué sa vision, a trouvé ce qu’elle cherche et a demandé au service de location Minimal d’exposer leur matériel tout spécialement pour nous dans le merveilleux site de l’Hacienda Chichí Suárez. Pour que ces meubles fassent plus d’effet, les bouquets de fleurs sont transportés pour les décorer. C’est vraiment traiter le client en roi. 

LC Production et Illumination fournira les appareils de son, fera les installations de lumière, installera le plancher sur la pelouse de l’Hacienda Dzibikak pour le lieu de la réception, louera et installera la tente. Les négociations sont toutes faciles. Il n’y a aucune touche d’amateurisme. 

Pendant ce séjour, nous logeons tous les quatre au magnifique hôtel La Mansion, situé en plein centre-ville, en face de la belle église catholique Tercera Orden. Pour recevoir le sacrement du mariage à l’Église catholique, les mariés doivent être confirmés. Or, Stéphie et Olivier ne le sont pas. Ils doivent donc suivre des cours de préparation au mariage pendant plusieurs mois. Cela s’avère compliqué, parce que la préparation au sacrement de confirmation ainsi que celle au sacrement du mariage sont longues.  Il ne reste que sept mois et demi avant le mariage. 

Stéphie habite et travaille en Floride, Olivier habite et travaille en Haïti. Où faire ces préparations ? Qui acceptera de les faire simultanément et en un temps record ? Aurélie a quand même programmé une rencontre avec le Père Paul qui pourrait célébrer le mariage en anglais dans la mesure où il est américain.  Est-ce nécessaire d’ajouter ces cours à tous les préparatifs déjà en cours ? Stéphie aime dire qu’elle est une scientifique et pas vraiment une personne de grande foi. J’exprime néanmoins combien j’aimerais que la grande et belle fête que nous préparons soit associée à l’acte solennel du sacrement reçu de l’Église. Aurélie nous informe alors que ce n’est pas aussi compliqué que cela le semble. 

Au bout des quatre jours passés à Mérida, à ma grande joie, Stéphie et Olivier annoncent qu’ils se marieront à l’église.

Ma fille ainée, Sylvie, dispose de toutes les adresses nécessaires. Elle prend contact en Haïti avec Madame Marie Rose Michel qui accepte de préparer ces jeunes au sacrement de confirmation. 

Stéphie ne se plaint pas des nombreux voyages que ces visites régulières chez « Mamiro » lui imposent. Elle est ravie d’y recevoir le pain de l’esprit. Olivier et elle sont heureux de développer ensemble leur spiritualité, d’entrer en contact avec leur Dieu. Ils trouvent ensemble une paix intérieure en faisant grandir leur foi. Dans son enthousiasme d’avoir trouvé Dieu, Stéphie dit fièrement à qui veut l’entendre qu’elle est devenue apôtre de Dieu. C’est merveilleux. 

La préparation au sacrement du mariage se fait aussi en Haïti par le Père Max. Là encore, Stephie et Olivier apprécient tous les conseils reçus pour réussir pleinement une vie à deux. Dieu, dans sa bonté, a eu la délicatesse de s’adresser à Stéphie à travers des intermédiaires qui ont parlé en Son Nom et l’ont touchée : Aurélie qui a discrètement encouragé le mariage religieux, Mamiro et Père Max qui les guide. 

En Haïti, l’année est difficile politiquement. Ce n’est malheureusement pas la première fois et ce ne sera pas non plus la dernière. 2019 fut marquée par le mouvement de « pays lock » où des manifestants ont bloqué tous les secteurs d’activités. L’économie en a beaucoup souffert. Les gens sont dans l’incertitude. Les plus proches et ceux qui avaient fait leurs arrangements longtemps à l’avance pour venir au mariage confirment heureusement leur présence. Cependant,inquiets de la situation, bon nombre de nos invités pensent qu’il est préférable pour eux de s’abstenir de voyager dans ces temps tendus. Nous les comprenons. Nous le regrettons. Ils vont nous manquer. 

    II

Le mercredi 27 novembre 2019, à 9 h am, Adrien et moi sommes à la porte d’embarquement du vol de la American Airlines allant de Miami à Mérida. J’ai la mission d’amener à Merida la robe de mariée que j’ai récupérée la veille à Miami. Je ne m’en sépare pas. Je n’ai pas eu grand-chose à faire pour le mariage. Il faut qu’au moins je mène à bien la mission qui m’est confiée. 

À l’aéroport de Miami, la porte d’embarquement pour le vol de Mérida n’est occupée que par nos invités. Cela nous donne l’impression d’un vol privé et c’est excitant ! Nous sommes heureux d’y voir les mariés Stéphie et Olivier, les parents d’Olivier, Ninon et Axel, la sœur d’Olivier, Joanne et son mari Randolph, leur fils Christopher, leur fille Chloé, Luc Arthur, frère de Stéphie et sa femme Alejandra avec leur fille Celine, la cousine de Stéphie, Cloé mariée à Geoffrey, ami d’Olivier, avec leur fils Leo, les amis d’Adrien et moi, Sofia, Alexandra et Dirk, Lai Ching, Viviane et Rudy, Nancy et Yves, Garry et Nathalie,  les amis d’Olivier, Émilie et Teddy, Gaëlle et Felipe, Christian et Alexandra, ses cousins, Lionel et Cynthia. Tout le monde embarque dans la bonne humeur dans cet avion qui nous fait sentir qu’il est nôtre. Avant l’atterrissage, le pilote a même demandé de chanter “Happy Birthday” pour la future mariée Stéphie Castera qui était à bord et dont c’était aussi ce jour-ci l’anniversaire.

Quant aux cousins de Stéphie, Sebastien et Molly, sa fiancée, ils arrivent de Portland, Oregon et Léonie de Munich. Ils font escale à Mexico City où ils se rencontrent fortuitement. Ils nous envoient une photo. Ils arriveront ensemble à Mérida. Le frère d’Olivier, Stanley, et sa fiancée Naïka arriveront aussi de Mexico City qu’ils ont visité.

Aurélie et Benoit sont à l’aéroport de Mérida pour nous accueillir. L’équipe est joyeuse. On a confié à plusieurs de ses membres la mission d’apporter une bouteille de Rhum Vieux Labbé qui sera servi au mariage. C’est une courtoisie de Herbert, mon gendre, qui produit ce rhum. Les douaniers ont sans doute compris le stratagème de ce grand groupe dans lequel chacun déclare avoir une bouteille de rhum. Toutefois, Mérida encourageant les mariages destination, ils ont certainement déjà vu plus exotique et inhabituel que ces fanatiques de Rhum Vieux Labbé qui ne peuvent s’en passer pendant un voyage ! 

Dans la bonne humeur, nous embarquons tous dans un bus qui nous mène aux différents hôtels. Dans la soirée, Adrien et moi nous rendons au Hyatt qui est le meilleur point de rencontre, puisque c’est l’hôtel sélectionné par la majorité de nos invités. Nous sommes contents d’y voir Anouk, Jocelyne et Lex, les cousins venus d’Aruba, ainsi que Léonie arrivée d’Allemagne, en plus de ceux qui avaient pris le même vol que nous. 

Le jeudi 28 novembre 2019, c’est la Thanksgiving. Un autre groupe embarque à l’aéroport de Miami où l’ambiance est sûrement la même que celle de la veille.  Je suis excitée à l’idée de bientôt voir, dans cette accueillante ville de Mérida,ma fille ainée Sylvie et son mari Herbert, mes petits-fils Mathias et Andreas, mon neveu Jean-Marc et sa femme Fanny avec leurs filles Mia et Lea, les cousines Maryse, Florence, Gladys et Claude, les amis, Jacquemine, Chantal et Ludwig, Ariann, Murielle et Ralph, Danièle et Carl, Gigi et Max, Marie Josey, Élisabeth et Gérald, Tahira, amie dentiste de Stéphie. 

Les invités arrivent d’un peu partout. Dominique, Pascale et Stéphane viennent du Guatemala. Angèle, Veronica et Carlos Adrien viennent de Panama. Françoise, Dominique et Guy, Patrice et Marika, Yendy et Stephann, Ludovic et Alexys, Stephane en ont profité pour passer des vacances au Mexique et visiter plusieurs villes avant de venir à Mérida. Nathalie, Tanguy et Maria viennent de Vancouver. Kris, Cassandre et leurs fils Yahn et Loïc, de Montréal. 

Pendant la journée, Adrien et moi, nous nous promenons un peu à la recherche de nos invités et nous sommes contents de constater que chacun a trouvé son centre d’intérêt dans cette ville conviviale.  Nous sommes heureux d’en croiser au centre-ville, à l’Opéra, devant l’Université, devant un centre d’artisanat, dans un parloir de glaces, un peu partout finalement !  

Quant à ceux que nous n’avons pas encore vus, nous les verrons à Hacienda San Juan Opichén pour le cocktail de bienvenue programmé pour 5h pm. C’est un lieu magique, avec ses beaux jardins français, ses palmiers royaux, ses fontaines, sa grande piscine, son bar vitré avec une voiture suspendue, de superbes suites au fond de la cour, sa riche chapelle, sa propre cénote, et son musée ouvert au public exposant le somptueux mobilier des propriétaires du temps où les agaves, connues dans la région du Yucatan sous le nom de Henequen, avaient permis à ceux qui la cultivaient et l’exploitaient de faire fortune.

Hacienda San Juan Opichén

Des bus ont assuré le transport des invités de l’Hotel Hyatt (point de rendez-vous) à l’Hacienda Opichén. Ils nous déposent devant le portail. Sitôt franchi, un coup de tequila nous est servi en guise de bienvenue. Nous traversons la belle galerie au bout de laquelle, sur la droite, il y a la riche chapelle. Nous passons par un majestueux salon arborant un merveilleux lustre de cristal pour aboutir à une deuxième imposante galerie garnie de belles fresques sur les murs jaunes et, côté cour, de ravissantes arcades soutenues par des belles colonnes blanches de béton. 

Le Trio Despertar (Le Trio Réveiller) met de l’ambiance avec des airs connus de musique latine. Boss Piq manifeste son contentement avec un geste spontané qui plait à l’assistance. Il soustrait le microphone des mains du chanteur du groupe et fait entendre sa voix rocailleuse interpréter Capullito de Alheli de Sonora Santanera sous les yeux surpris, mais conciliants du professionnel. Cette performance n’est pas la seule surprise de la soirée. Il y a là un photographe que ni Stéphie ni Six Sens n’avaient contacté. Après renseignements, nous apprenons qu’il est présent pour un magazine de mariage du Yucatan. Nous sommes heureux de voir dès le lendemain de superbes photos de l’événement postées sur leurs pages Instagram : Diegogalaphoto et Ebodas. C’est d’ailleurs l’une de leurs magnifiques photos qui immortalise l’intervention musicale de Boss Piq.  De ce fait, je demeure persuadée que ceux, qui ont par la suite engagé le Trio Despertar, ont été déçus de ne pas y retrouver le chanteur chauve, souriant, incarnant la joie de vivre figurant surInstagram 

Boss Piq chante avec le Trio Despertar

Nous nous promenons autour de la piscine. Nous nous asseyons sous la choucoune placée au fond de la cour. Nous nous installons autour de tables placées sous la galerie. Nous dansons.  Toute la soirée, de fins hors-d’oeuvre nous sont servis. 

Cela me fait plaisir qu’Alexandra et Florence remarquent que les ravissants bouquets placés sur les tables sont les répliques des bouquets des cartes d’invitation. 

Stéphie et Olivier ont la délicatesse de mettre de la dinde au menu pour que les invités qui ne fêteront pas la Thanksgiving de manière traditionnelle retrouvent au moins le plat typique du jour. La dinde est une chair que j’apprécie énormément et je peux témoigner que « Mondana Banquetes » l’a préparée à merveille. Juteuse, épicée à souhait, elle ne saurait être plus délicieuse. Comme c’est ravissant que le buffet soit servi sous des huttes de village Maya installées pour la circonstance ! Histoire de plonger les invités dans la culture mexicaine…

Des couples, hommes vêtus de blancs et femmes vêtues de robes blanches brodées de fleurs colorées, viennent danser la Jarana Yucatèque, danse typique de la presqu’ile du Yucatan, au cours de laquelle hommes et femmes exécutent les mêmes pas. Après quelques minutes, ces couples invitent des gens de l’assistance à danser avec eux. C’est maintenant Lex qui nous épate. Même sa copine Jocelyne découvre ses talents de grand danseur ce jour-là. 

Bérénice exprime ce soir-là son enthousiasme avec une spontanéité qui fait plaisir. Elle dit jouir de la bonne ambiance dans ce cadre enchanteur. Elle photographie tout pour s’assurer de ne rien oublier. Au coucher du soleil, elle admire le fabuleux éclairage mis en place et c’est elle qui, la première, remarque la dame sur échasses qui nous invite à la suivre avec des torches qu’elle fait tourner au bout de ses bras.  Elle nous guide vers la cénote pour assister à une cérémonie Maya honorant les cinq éléments. L’eau des cénotes est d’une clarté impressionnante. Le cadre est beau.  Des paroles y sont prononcées dans une langue inconnue de tous, des rites sont pratiqués avec le feu, l’eau, la terre, dans une grande chaleur et pas beaucoup d’air. Les taquineries résonnent dans cette cave où l’écho est présent. On rit des remarques anodines lancées dans la foule : Olivier est noué pour la vie à Stephie (« yo maré Olivier »), c’est du vaudou Mayan exercé sur Olivier (« min ouanga Mayan sou Olivier »). L’humidité de la cénote rend la chaleur insoutenable avec la concentration de personnes et les torches de feu que les célébrants promènent d’un coin à l’autre. On en sort tous mouillés de sueur. Heureusement que des frutti-bars parfumés à l’alcool (rhum, tequila…) nous sont offerts. Ces bâtonnets de glaces sont bienvenus et on s’en met une bonne quantité dans le corps, oubliant qu’ils sont alcoolisés ! Ils accentuent la bonne humeur et suscitent, du moins chez moi, une pointe d’insouciance.  

Cette soirée a commencé à cinq heures de l’après-midi et finit à minuit. Mathias et Andreas sont venus d’Haïti où Sylvie et Herbert les ont récupérés à l’école le mercredi, pour se rendre directement à l’aéroport et prendre le vol de Port-au-Prince à Miami où ils ont dû passer la nuit. Ces jeunes de quatorze ans sont partis le lendemain pour Mérida où ils sont arrivés le jour même du cocktail. Il n’est pas étonnant qu’ils soient épuisés en fin de soirée. Andreas s’est installé sur un divan sous la cabane pour dormir et on est venu me rapporter que Mathias dormait sur un mur placé à côté de l’escalier qui mène aux toilettes ! Quand Stéphie est mise au courant, elle n’en revient pas de mon insouciance pour n’avoir pas vu le danger d’une chute de ce mur étroit ; elle réveille donc le pauvre Mathias…

Pour ce cocktail de bienvenue, nous avons tous été plongés au sein de la culture mexicaine dans une merveilleuse ambiance où tout le monde était visiblement content, au point où l’on se demande si les prochaines activités peuvent être aussi réussies. 

III

Le vendredi 29 novembre, une visite guidée est programmée dans l’ancienne ville d’Uxmal, considérée comme l’un des sites archéologiques les plus importants de la culture Maya. Ce site est impressionnant. Il est enrichissant de le visiter. 

Cependant, Stéphie veut être au top de sa beauté pour son mariage qu’elle prépare depuis plusieurs mois. Adrien et moi voulons être frais et dispos, reposés. Nous n’allons donc pas à Uxmal que nous avons déjà eu la chance de visiter. En vrai gentleman, Olivier tient à y accompagner ses invités.  Il en revient content de l’émerveillement de tous devant le site. Cela lui a fait plaisir de les entendre parler de plaisir total, de découverte. Il est heureux de constater la synergie des deux familles, des différents groupes qui en viennent à n’en former plus qu’un seul, tous ensemble. Il raconte avoir vu des moments de camaraderie qui laissaient croire que toutes les personnes présentes se connaissaient depuis toujours ! 

Le groupe est ensuite allé manger à l’Hacienda San Pedro Ochil où le buffet Yucatan se révèle bon et bien organisé. Danscette hacienda superbement préservée et entretenue, on peut voir une plantation de sisal (henequén). Un petit train qui transportait le henequén dans l’hacienda du temps de l’exploitation de cette fibre est encore là, en état de fonctionnement. Des palmiers royaux bordent royalement l’allée menant au portique d’entrée à influence mauresque. Et la cénote autour de laquelle on a construit un amphithéâtre est à voir ! 

Ceux qui ont participé à cette excursion ont beaucoup apprécié la présence d’Olivier qui, en guise de bonus, a filmé biendes scènes de l’expédition et a pris le temps de faire un montage vidéo de cette journée. Ce petit film laisse transparaitre la bonne humeur, la franche camaraderie, la curiosité et l’intérêt de tout le groupe. 

Plaisante anecdote. Mon amie Marie Alice est erpétophobe, cela veut tout simplement dire qu’elle a peur des reptiles et des amphibiens. Elle s’inquiète de la présence éventuelle d’iguanes à Uxmal où elle a programmé d’aller. Un contretemps l’empêche d’être du groupe et elle reste ce jour-là à Mérida qu’elle prend le temps de visiter. Elle se promène à travers les rues colorées de cette sympathique ville qui offre un agréable sentiment de paix et de sécurité. Or, Luc Arthur aperçoit un iguane à Mérida et pense que Marie Alice pouvait regretter l’occasion d’en observer en ayant raté la visite d’Uxmal. Il est donc impatient de lui dire qu’il y a aussi des iguanes à Mérida ! On dit que l’enfer est pavé de bonnes intentions. Cette histoire en est la preuve.    

Dans la soirée, ceux qui ont un rôle à jouer à l’église ou à la réception sont conviés à une réunion avec Aurélie pour peaufiner tous les détails. Aurélie explique et répète le protocole à tous, prend le temps de demander à chacun si sa mission est bien comprise. Six Sens et les mariés ont pensé à tout. Une bonne répétition permettra que tout se passe comme cela a été programmé, c’est-à-dire à la perfection. 

IV

Le samedi 30 novembre 2019, c’est le grand jour ! C’est celui où Stéphie et Olivier s’engageront devant Dieu et devant les hommes à demeurer un couple pour le reste de leur vie et à fonder une famille. 

Le cortège féminin a rendez-vous de bonne heure dans la suite de Stéphie et Olivier à Rosas y Xocolate. Les hommes se réunissent dans la suite de Ninon et Axel. Le staff de Salon Andy O réussit le tour de force de mettre, sans tension dans l’air, toutes les femmes au top de leur beauté avec maquillages et coiffures. L’opération finit à temps, ce qui permet de prendre ensemble un repas dans la suite.  

Il ne reste ensuite qu’à enfiler les robes et à aider la mariée à mettre la sienne. Avant d’enlever leurs déshabillés saumon, les cinq filles d’honneur et la marraine de noces posent pour une photo ensemble sur le lit de la mariée. Elles sont toutes si belles ! Le lit ne résiste pas à l’assaut ! Adieu équilibre de ce meuble dont un des pieds fléchit sous leur poids. Stéphie en est gênée, malheureuse, mais la bonne humeur de ses amies tourne l’incident en blague. On lui assure que Rosas y Xocolate fera de cette histoire un argument de vente : « Rosas y Xocolate, hôtel si romantique, que les mariés, au cours de leurs ébats, brisent les lits en bois solide » ! 

Le lit ne résiste pas à l’assaut.

La mariée a enfilé sa robe. Elle demande de s’assurer de la présence de la grosse pince qui devra aider à soutenir la traine remontée pendant la réception. Elle avait, au préalable, demandé à sa maman de vérifier que tout était correct. Consciencieusement, j’ai contrôlé le paquet à la livraison ; j’y ai vu robe, voile, boléro, mais je n’ai pas pensé qu’ils pouvaient oublier la pince que le magasin avait promis de placer dans un coin du paquet.  Pourtant, aujourd’hui, il est évident que la pince n’est pas là. Ce n’est pas le moment de paniquer, c’est le moment de trouver des solutions. J’ai la brillante idée de m’adresser à Aurélie bien que je sache qu’elle doit, à cet instant, assurer sa présence au four et au moulin. Elle sait de quoi nous parlons et, avec sa grâce habituelle, elle promet d’en apporter une au lieu de la réception. Compliments et mille mercis à Six Sens ! 

Les plafonds de l’hôtel Rosas y Xocolate sont très hauts ; c’est le style architectural des constructions de la ville. L’accès aux suites se fait par un escalier qui longe le mur placé derrière le bureau de réception. La famille et les amis, qui y logent, se réunissent dans cette belle salle pour attendre la mariée avant de partir pour l’église. L’apparition de Stéphie au haut de cet escalier est fantasmagorique. Élégante, fine, belle, gracieuse, mais imposante, elle descend seule ces marches avec plein d’yeux posés sur elle. La magie de cette scène n’a pas embué que les miens. Le silence du moment a parlé. 

C’est son père, Adrien, qui lui prend le bras pour s’installer avec elle dans la voiture qui la conduira à l’Église Tercera Orden

Moi, je vais dans un des mini bus mis à la disposition du reste du groupe. C’est celui qui transporte Olivier et ses parents. Première situation fâcheuse de ce séjour : alors qu’à 1 :45 pm, il fait chaud à Mérida, le climatiseur de ce mini van ne fonctionne pas. Les hommes veulent ouvrir les fenêtres, mais ils obtempèrent avec galanterie au désir des femmes qui choisissent de transpirer plutôt que d’être décoiffées. Pour comble de malchance, nous expérimentons notre premier embouteillage à Mérida. Le trajet dure donc plus longtemps que prévu. Tout ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort, dit le dicton. Ce groupe a gagné de la force. 

Olivier semble être celui le moins enclin à vivre ce contretemps avec le sourire, ce qui ne reflète pas son caractère habituellement facile et accommodant. Dans le véhicule, il ne répond pas à Marie Jo qui dit le trouver anxieux. C’est après le mariage que j’ai appris qu’il avait vraiment un souci.  Randolph, son beau-frère, et Christopher, fils de Randolph et filleul d’Olivier, ont décidé d’aller chez le coiffeur juste avant le mariage. Et voilà qu’on ne les voit pas quand tout le monde est prêt. Olivier est terriblement inquiet de leur disparition. À l’Église, Olivier pleure de soulagement quand il voit Christopher passer près de lui au moment de la quête qu’il a effectuée comme prévu. Ils se joignent les poings. Lili del Angel a capté à travers sa lentille ce moment d’émotion. Stéphie questionne ces larmes subites et Olivier lui dit : « Ti Kris avait disparu. Il est là ». Stéphie, peu compatissante, lui répond : « Focus on your wedding”(1). Encuadre Digital a capté à travers sa lentille ce moment d’émotion. 

Olivier pleure quand il voit Christopher qu’il croyait perdu. Ils se joignent les poings.

Olivier et Ninon, suivis d’Axel et moi, sont en tête du cortège que Père Paul vient accueillir à l’entrée de l’église. Olivier n’a pas encore vu sa dulcinée habillée en mariée. Stéphie et Olivier ont décidé de ne pas pratiquer la coutume établie de nos jours appelée le « premier regard ». C’est le moment où la mariée parée et merveilleuse se fait voir par son futur époux avec la seule présence de caméras qui doivent capter et immortaliser le regard attendri, ébahi, reconnaissant du mari. En conséquence, Olivier la verra en mariée à l’Église et ses invités seront les témoins de son premier regard émerveillé. Sa mère l’embrassera quand elle arrivera avec lui au pied de l’autel où il se tiendra debout tournant le dos au public, puis il se retournera quand il estimera que la mariée a commencé sa marche sur le tapis rouge. 

Défilent Geoffrey et Soraya, Fredo et Adèle, Jean-Marc et Anaïs, Christian et Léonie, Lionel et Victoria, Stanley et Sylvie. Ils sont magnifiques ! Les plus jeunes, Mathias et Andreas, qui portent les anneaux, suivent. Lea et Céline devraient rentrer ensemble en jetant des pétales de fleurs ; néanmoins, pour des raisons que l’on peut comprendre, les fleurs au sol ne sont pas permises à l’Église Tercera Orden. Ce sera quand même joli de voir ces deux petites cousines marcher main dans la main sur le tapis rouge. Toutefois, à 22 mois, Celine affiche déjà son caractère ! Elle refuse la main de Lea qui a 10 ans. Au fond, nous avions tous prévu ce caprice de Celine. Luc Arthur connait un moment de panique et demande ce qu’il convient de faire ! Stéphie ne perd pas le nord. Elle dit à Lea d’aller seule et ordonne aux parents de Celine de la prendre dans les bras pour rentrer avec elle. Bravo Céline! Tu as offert à la jeune Lea son moment, et c’était si beau de voir ta famille entière, Alejandra, Luc Arthur et Celine marcher ensemble ! 

Et maintenant, c’est le moment où Stéphie, la mariée, entre au bras d’Adrien, son père. Olivier tourne encore le dos à l’assemblée. Il obtempère aux instructions reçues, mais comment peut-il savoir où se trouve la mariée ? Quand elle a déjà atteint le milieu de l’Église, je m’inquiète que ce premier regard soit raté faute d’avoir saisi le moment, et je crie bien fort de mon siège : « Olivier, retourne-toi ! » J’aperçois le soulagement de Stéphie qui attendait ce regard que, finalement, je n’ai pas vu puisque je prêtais alors attention à la mariée. J’ai eu le sentiment réconfortant qu’Olivier était prêt à tout pour rendre sa femme, ma fille, heureuse. Ce n’est pas l’envie qui lui manquait de se retourner, c’était la crainte de déplaire à Stéphie de l’avoir fait trop tôt. Il préférait faire plaisir à sa femme plutôt qu’à lui-même.

L’Église baroque Tercera Orden de Mérida est magnifique. Le tapis rouge déroulé sur son parquet de marbre noir et blanc ressort bien. Ses murs revêtus de doré et pastels sont ornés de vibrantes peintures murales. Des lustres en cristal sont suspendus aux magnifiques et hauts plafonds travaillés. Un spectaculaire dôme muni de points laissant entrer la lumière naturelle s’offre au regard juste avant l’autel principal, lui-même orné richement de détails. L’orchestre philharmonique Grupo Orpheus de Mérida nous ravit de sa musique. Je suis entourée de magnificence et je sens Dieu présent. L’homme capable de produire autant de beauté a vraiment été créé à son image. 

Les lectures sont faites par Chloé, nièce d’Olivier, Alejandra, belle-sœur de Stéphie, Tanguy, ami d’Olivier, Joanne, sœur d’Olivier, qui a aussi rédigé la prière universelle qu’elle lit.  

Je mets sur le compte de l’émotion déclenchée par la splendeur des lieux et la solennité de la cérémonie toutes les erreurs faites par ceux qui avaient une fonction à remplir à l’église. C’était à se demander s’ils avaient prêté attention à la répétition de la veille. Mathias et Andreas sont des jeunes respectueux et responsables ; ils donnent l’impression de ne pas être conscients que leur mission consiste à remettre les anneaux au prêtre. Ils ne les ont même pas enlevés du coffret pour les lui tendre ! Sylvie et Stanley, deux adultes sérieux et méticuleux, ne savaient que faire du lasso qu’ils ont d’abord simplement posé sur les épaules des mariés. Il a fallu qu’on leur précise de le passer à leur cou. Axel et moi avons présenté aux nouveaux époux une bible et un chapelet et nous leur avons laissé ces deux objets que, bien évidemment, ils ne sauraient garder dans les mains pour le reste de la cérémonie et pour sortir de l’Église ! Fort heureusement, une employée de Six Sens les a récupérés. 

La petite Celine s’est endormie pendant la messe. Les parents l’ont mise dans son charriot qu’ils ont placé dans l’allée menant à l’autel de la Vierge. Dans cette position, elle ne dérange personne et les parents peuvent veiller sur elle. Mais arrive le moment où les mariés vont offrir une gerbe de fleurs à l’autel de la Vierge.  Ils sont déconcertés de voir leur passage bouché par cette adorable petite fille confortablement partie dans les bras de Morphée, surtout que les parents ne réalisent pas tout de suite qu’il faut la déplacer. Cela ne dure que quelques secondes, mais c’est assez pour dérouter les mariés. 

Ceci dit, je revois encore avec émerveillement le nouveau couple radieux et souriant quittant l’église au son de la marche nuptiale de Mendelssohn sous les applaudissements et les bulles de savon lancées par l’audience. Je suis très émue. Garry, qui aime m’appeler « matant » alors que nous sommes presque du même âge, le remarque et il dit tout haut : « Matant, pas kriye. Yap wè sa sou foto yo » (2).

Le nouveau couple radieux et souriant quitte l’église.

Le nouveau couple marchant sur le parvis de l’église, se dirigeant vers la Buick noire de 1938 avec en arrière-plan les balcons de fer forgé accrochés aux murs colorés m’évoque une scène de cinéma. La voiture a été sélectionnée par les mariés pour son look. C’est grâce à Dirk, connaisseur en anciennes voitures, que je peux donner avec précision la marque et l’année de ce véhicule si bien entretenu par le service de location Lolita’s Limousines. L’esthétique du moment n’a pas échappé à cette touriste que nous avons vue à notre arrivée à l’Église prenant des photos. Elle est encore là à la sortie de l’Église. Elle a eu la chance d’être témoin de belles scènes qu’elle a captées et partagera de retour chez elle avec parents et amis. 

La voiture des mariés partie, les bus récupèrent tous les invités devant l’Église. Destination : Hacienda Dzibikak pour faire la fête. 

V

Réception ! La fête ! 

Dans le bus qui nous conduit de l’Église Tercera Orden à l’Hacienda Dzibikak, Adrien et moi jouissons de tous les commentaires élogieux qui y sont donnés : on parle de la splendeur de l’Église, du rayonnement de Stéphie, de l’élégance d’Olivier, de la qualité de la musique, des voix des chanteurs, de la richesse du décor, de la beauté des arrangements floraux de l’autel, de la coutume inconnue de la passation du lasso. L’enthousiasme des invités est sincère et cela fait plaisir. 

Je suis moi-même ravie de leur faire découvrir dans un instant l’Hacienda Dzibikak offrant une élégance rustique pleine de charme. Ces domaines construits dans le Yucatan entre les 17e et 19e siècles grâce à la richesse qu’apportait le henequen, ont chacun une architecture et une ambiance distinctes.

Les bus nous déposent au parking de l’Hacienda Dzibikak. On accède à la propriété en passant dans une maison maya. Les Mayas sont de très petite taille. La porte d’entrée de leur maison force plus d’un d’entre nous à baisser l’échine. Je n’y ai pas vu passer Randolph, beau-frère d’Olivier, et Christopher, neveu et filleul d’Olivier, mais ils ont dû, à mon avis, se plier en deux, étant tous les deux très grands de taille. Cela me rappelle l’expérience qu’ils ont vécue chez un tailleur engagé d’urgence à Mérida pour réaliser les ourlets des costumes neufs qu’ils devaient porter pour le mariage ; expérience qui nous avait bien fait rire. En effet, le tailleur en question n’était pas plus haut que trois pommes, disons plutôt trois épis de maïs, puisque nous sommes au Mexique ! En conséquence, le gabarit de ces messieurs était du jamais vu pour lui. Il avait accepté le travail avec enthousiasme, mais avait sollicité la permission de laisser sa famille et ses voisins amis venir voir ces deux géants ! Il avait, de plus, tenu à se faire photographier avec eux. Quel souvenir amusant que la photo de ces deux messieurs encadrant ce tailleur souriant qui leur arrive à la taille ! 

On arrive au premier des jardins de rêve de l’Hacienda Dzibikak aux pelouses d’un vert éclatant. Sur la gauche, on peut voir encadrée d’une riche verdure, la petite chapelle rose avec son beau portail de bois encadré de blanc. À droite la grande maison semble clôturer la propriété. À l’avant, une verdure luxuriante et un escalier qui mène au bord de la piscine. Un groupe s’installe dans ce coin et y déguste des cocktails locaux, des boissons rafraîchissantes et des hors-d’œuvre. 

Il n’est que quatre heures trente de l’après-midi et parents et amis ont le loisir de se promener à leur guise sur les lieux pour découvrir sa beauté sous la lumière du jour. La maison est ouverte et on peut sillonner à sa guise sur sa grande terrasse centrale, son salon, sa salle de jeu, son bar ou sa salle à manger. Sur la table de cette dernière pièce, on trouve des étiquettes à bagages de couleurs pastel. Il y en a une pour chaque invité. Elle indique son nom et le nom de sa table. Au dos de l’étiquette, il y a une pensée gravée en lettres dorées. La mienne dit : « Say “I Do” to New Adventures » (3). Stéphie et Olivier aimant voyager, ils ont donné aux tables les noms de villes qu’ils ont visitées ou où ils rêvent de se rendre.  Dans un bel encadrement, on retrouve sur chaque table le nom d’une ville, dans quelle circonstance ils l’ont connue ou ont l’intention de la connaître et un fait amusant y étant relatif. Adrien et moi sommes à la table Miami, ville dont le fait amusant est qu’elle a le plus grand port au monde pour bateaux de croisière. Il est si intéressant de voir ces villes au travers des yeux de Stéphie et Olivier :  Furcy, Key West, Miami, Washington DC, New York, Kawaï, Honolulu, Mérida, Tulum, Antigua, Amazon, Patagonia, Barcelona, Kranjska Gora, Stockholm, Reykjavik, Hanoi, Ho Chi Minh, Bali. Je souhaite que vous ayez la curiosité de regarder le tableau annexé à cette chronique dans lequel figure le texte de chacune des pancartes d’identification de table.  

Des batuqueiros habillés de blanc viennent nous chercher avec leurs instruments à percussion. Nous les suivons pour passer de l’autre côté de la maison placée au centre de cette immense propriété. Le rythme de la batucada en fait danser plus d’un. Je vois Michel se dandiner en battant la mesure sous le regard amusé et admiratif de sa femme Nathalie ; Max danse aux côtés de son épouse Gigi, Jocelyne et Anouk, les cousines d’Aruba, montrent que le son du tambour les touche, ma sœur Dominique se balance et Gérald indique comme il aime ce rythme. La bonne humeur est générale. 

On arrive devant une spectaculaire tente au toit très haut composé de bandes blanches et transparentes, garni de guirlandes d’ampoules et duquel descendent des lustres de cristal. Un arbre sensationnel recouvert de lumières sert de toile de fond.Une balançoire est accrochée à l’une de ses robustes branches. L’endroit est magique. Le verger illuminé derrière l’arbre est romantique. Tout le monde est ébloui par ce décor de rêve. Les tables de formes différentes sont chics,  parées de bouquets de fleurs et de beaux couverts.  Les chaises rembourrées sont belles et confortables. Le plancher est blanc et la piste de danse ressort avec ses dessins mexicains colorés. Une imposante table en bois propose un assortiment de fromages, biscuits et pains arrangés avec art. Nous découvrons également le gâteau de trois étages, décoré de fleurs naturelles, placé sur une table en verre pourvue d’un spectaculaire pied en racine d’arbre déployé dans toute sa splendeur. Je pense à mon grand-père haïtien qui faisait des meubles avec des racines d’arbres. 

Spectaculaire tente dressée pour la réception.

Deux drapeaux sont hissés sur le mât placé au centre du toit de la maison principale : celui du Mexique et celui d’Haïti. 

Les tables pour le buffet longent le côté gauche de la tente. Du côté droit, il y a une grande et belle salle aux murs peints à l’éponge. C’est aussi de ce côté que se trouvent les toilettes. Même celles-ci suscitent l’admiration. Tahira n’a pas manqué de me le dire quand je l’y ai rencontrée : les meubles de bois, les fleurs, les couleurs ne peuvent laisser indifférent. Quant à la balançoire, elle n’a cessé d’ouvrir ses bras pour accueillir des invités qui voulaient goûter sa douceur et sa sérénité sans omettre de s’y faire photographier. 

Quand chacun a trouvé sa place et s’est installé, on annonce l’arrivée du cortège nuptial qui défile sur la passerelle reliant la maison principale à la tente au son de la musique « Feeling Good » de Michael Bublé: 

And this old world is a new world

and a bold world

For me

For me

Stars when you shine

You know how I feel (4)

Michael Bublé

C’est prodigieux de voir Stéphie et Olivier arriver dans ce cadre magnifique, au milieu de pluies d’étoiles scintillantes ! Ils sont beaux et élégants. Ils ont l’air heureux ! C’est un vrai moment d’extase. 

Stéphie ne porte plus son boléro de tulle aux appliques de dentelles destinées à cacher à l’Église le grand décolleté de la robe. La robe blanche moulante de tissu perlé a une ouverture bordée de brillants qui descend devant jusqu’à la taille. Les brillants forment une ceinture et le dos découvert laisse passer de fines bretelles de brillant qui rejoignent la ceinture descendant en V par-derrière. Elle porte vraiment bien cette superbe robe à longue traine dans laquelle elle parait tout à fait confortable. 

C’est à Adrien d’ouvrir la soirée avec un discours dans lequel il souhaite la bienvenue et remercie tous ceux qui sont présents. Il est content d’accueillir Olivier comme fils, parle du caractère perfectionniste de Stéphie et de son grand cœur. « What a wonderful world » de Louis Armstrong est la musique qu’il a choisie pour danser avec sa fille.  

Stéphie et Adrien dansent “What a wonderful world” de Louis Armstrong.

Quand Gina et son orchestre charment l’assemblée avec son répertoire de jazz, les mariés passent de table en table pour saluer leurs invités. Ils sont souriants et visiblement heureux. 

Le discours du parrain de noces, Stanley, frère d’Olivier, fait ressentir la complicité qui existe entre eux. Celui de Sylvie, marraine de noces et marraine de Stéphie, dénote combien cette grande sœur, de dix ans l’aînée de Stéphie, s’est toujours souciée de son bien-être et a toujours été prête à la guider. On a tous eu l’épatante surprise de voir Olivier se faire accompagner à la guitare par son cousin Michael Benjamin, pour chanter une musique composée par lui pour sa femme, après l’avoir lue comme un poème. Michael Benjamin nous a ensuite gratifiés de sa belle musique « Ayiti se». 

Ninon, la maman d’Olivier, m’a fait savoir, dès ma première rencontre avec elle, qu’elle était d’une grande timidité. Grand a donc été mon étonnement de la voir prendre son microphone pour expliquer le choix de la musique qu’elle dansera avec son fils en ce grand jour : « Moun damou pa kité”(5) des Shleu-Shleu. Elle aimait danser cette musique avec son mari Axel et trouve les paroles appropriées à la circonstance : les amoureux ne se quittent pas. C’est un classique du répertoire haïtien et le public fut ravi de chanter pendant que mère et fils dansaient ensemble.  

Les mariés ont aussi puisé dans le répertoire haïtien pour leur première danse : « Lajan séré » de Klass :  

Cheri w sé tout sa m tap chèche

Tout Sa m te manke

Yon Priyè ki egzose.

Ou tankou yon lajan sere

Ke m te fin bliye…….(5).

Klass

La nourriture préparée par Margarita Zoreda dépasse les expectatives. Le bœuf est fondant, les écrevisses pleines de saveurs, tout est un régal pour les palais, même les plus connaisseurs. Le vin et le champagne coulent à flots. Le service est impeccable. Les serveurs debout ne dépassent pas en taille les invités assis ! À peine peut-on les voir quand ils amènent un verre à table, enlèvent un couvert, et fournissent leurs services avec efficacité. Cela inspire aux amis d’Adrien des taquineries : « Pour le mariage de sa fille, Adrien s’est assuré de trouver un endroit où personne ne serait plus grand de taille que lui » !

Il arrive l’heure de respecter une tradition de la famille Wagner : la passation de la clef. Au mariage de Mirabel et Ludovic, le 27 mai 2011, ma sœur Pascale a remis au couple la grosse clef de la maison de famille dans laquelle ont grandi les cinq sœurs Wagner avec l’entente que cette clef serait dorénavant passée à chaque mariage d’un descendant de Gladys et Wolfgang Wagner, mes parents. Une clef est symbole de beaucoup de choses, entre autres, d’ouverture, de connaissance, de liberté. Puisqu’elle permet aussi de fermer, elle peut également symboliser l’intimité et la sécurité. C’est un bel outil à offrir à des mariés. Les derniers des descendants Wagner à convoler en justes noces sont ceux qui normalement remettent la clef au nouveau couple avec le registre de passation de clef. Le dernier mariage de la famille a été celui d’Emiko et Alex à Québec. Un évènement heureux, l’arrivée de leur fille Ève, le 2 octobre, les a empêchés d’être avec nous ce soir. Cloé et Geoffrey, les mariés précédents, remettent donc la fameuse clef ce soir. C’est la huitième fois qu’elle change de foyer ; elle a fait du pays.  


DJ Rocco, ami d’Olivier, est venu d’Haïti. Penché sur sa console, il sait sélectionner les musiques qui font danser le public en majorité de souche haïtienne. Tanguy et sa femme Maria, amis d’Olivier, nous font un véritable show. Olivier nous apprend que Tanguy est professeur de danse à Vancouver. Il est donc hors concours, mais c’est super qu’il invite les plus timides à le rejoindre sur la piste. 

Connaissez-vous la “hora loca » des mariages en Amérique latine?  Quand l’heure avance, que les gens pourraient commencer à se fatiguer – ce n’était pas le cas à celui-ci – on les remet dans l’ambiance en introduisant la “hora loca », l’heure folle. Elle peut se présenter sous plusieurs facettes. Au mariage de Stéphie et Olivier, des dames sur jambes de bois sont arrivées au son d’une musique excitante et ont distribué des chapeaux de paille aux hommes et des sandales aux femmes. Celles-ci étaient soulagées d’enlever leurs chaussures à talon pour danser dans le confort de douces savates de tissu matelassé brodées S&O (pour Stéphie et Olivier). L’ambiance se déchaîne. Axel ne se retient pas. Il réclame un tabouret sur lequel il monte pour se mettre à la hauteur d’une des dames aux échasses et danse avec elle de tout cœur. Sofia, éclatante de beauté dans sa robe jaune, s’amuse.  Son mari Julio, dentiste, laisse tomber sa réserve habituelle et, tout souriant, lance à Stephie de temps à autre : « Aujourd’hui, je suis plus heureux que toi ! »  Alejandra et Luc Arthur dansent, leur petite Celine est allée dormir sous la surveillance d’un baby-sitter. Françoise, Maryse, Florence, les trois cousines inséparables s’amusent. L’heure est vraiment folle! Tout le monde se laisse entrainer dans ce tourbillon de gaité. 

Les mariés montent sur des tabourets, se tiennent les mains et invitent les femmes célibataires à passer en farandole sous cette arche qu’ils forment avant que Stéphie ne lance sa gerbe de mariée. Un, deux, trois, c’est parti ! Et c’est Tahira qui l’attrape. On lui souhaite beaucoup de bonheur. Ce soir, le marié n’ira pas chercher la jarretelle de son épouse. Il sera responsable du train de la Tequila. Au son de la musique « Pasame la bottela », les hommes passent devant lui qui se trouve perché sur son tabouret. La tête penchée en arrière, ils ouvrent la bouche pour s’y faire verser de la Tequila directement de la bouteille. Il y a des hommes qui hésitent à rentrer dans la ronde, mais il y en a qui foncent : Axel, Tanguy, Stanley, Geoffrey, Ludovic, Carlos Adrien, Herbert, Adrien, Jaïr, Luc Arthur, Jean-Philippe, Julio, Fredo…. Attention, problème ! Voilà Mathias et Andreas présents devant le marié qui panique. Que faire ? « Juste une goutte »disent Sylvie et Herbert.  Olivier hésite à faire le geste malgré cette autorisation reçue devant témoins. Il y va tout doucement.  Avancez ! Avancez ! N’arrêtez pas ce train ! Jean-Marc, Joël, Tanguy, Axel, Lionel ne peuvent pas attendre… Ariann serait-elle la plus brave des femmes ? On la voit se glisser dans le train pour recevoir sa ration… Les autres femmes ne suivent pas. On voit encore des hommes après elle : Herbert, Luc Arthur, Tanguy, Lionel… Mais il y en a qu’on a déjà vus ! Sylvie prend le micro et encourage : « On nous a dit que le record atteint dans un mariage, c’est quatre bouteilles. Allez, nous pouvons battre cela!»… Ce sont toujours les hommes qui embarquent dans le train… Une autre femme brave : Anouk ! Encore des hommes, puis Sacha se présente ! Randolph, Fredo, Ludo, Carlos Adrien, Adrien, Christopher, le train va bon train ! Voilà que la mariée le prend. Elle a droit à un traitement spécial : un baiser en plus de la Tequila. C’est, semble-t-il, ce que les femmes attendaient pour se lancer : Tahira, Anaïs, encore Anouk, Maria, Naika, Chloé, Nathalie… Gaëlle danse pour mériter sa portion, c’est sympa ! Émilie, Sylvie, Xavière, Jacquemine, Pascale…. Vadim, Tahira, Ronald, Maria… Certains passent et repassent ! Une chose est sûre, wagons du train ou spectateurs s’amusent follement de ce programme ! 

La mariée a pris le train de la tequila.

Olivier, descendu de son tabouret, se laisse entrainer dans une danse extravagante avec son frère Stanley et ses cousins, Fredo, Ti Lionel, Michael et son ami Christian. Le temps est vraiment au plaisir !

Les mordus de sucreries ont pu se régaler toute la soirée de beaux et bons chocolats et biscuits sucrés placés sur la table du gâteau.  Ils ont aimé l’arrivée des charriots de vendeurs de marquesitas. Ce sont des crêpes fines garnies de Nutella, de confitures et fromage, ou de sucre, vendues dans les rues de Mérida. Olivier en raffole et il a voulu les faire découvrir à ses parents et amis à son mariage. Elles ont été bien appréciées. 

Un départ en bus est programmé toutes les demi-heures pour ceux qui veulent rentrer à leur hôtel. Les gens ne commencent à s’en aller en petit groupe qu’à partir de dix heures du soir. Adrien et moi prenons le bus de minuit. On peut sentir la fatigue et les effets de l’alcool à bord de ce véhicule. Ralph se rappelle comme la fête a été belle et entonne avec fermeté « Il était un petit navire, qui n’avait ja ja jamais navigué… ». Tout le monde suit. Ambiance enfantine dans ce bus où l’on chante à tue-tête. Cela fait passer l’heure plus vite. Sur ce trajet, les gens s’étonnent de la proximité de Mérida.

Les mariés et les plus jeunes ont poursuivi la fête jusqu’à deux heures du matin. Il faut l’énergie de la jeunesse pour arriver à pareille performance. À une heure du matin, on leur a proposé un service de sandwiches de viande de porc. Cela a sans doute ajouté à leur endurance. 

Stéphie et Olivier disent que leur mariage est un rêve réalisé et vécu. En tant que mère, je leur dis qu’il faut toujours se préparer si on veut réussir; c’est vrai pour un examen, une interview, un travail, et, oui, pour la vie aussi. Cette célébration de mariage fut réussie parce que leur couple l’avait préparée. Mais ils doivent aussi reconnaître que la contribution des invités présents ayant amené avec eux bonne humeur, enthousiasme et chaleur humaine constitue une grosse part du gâteau. Ils ont rendu la fête extraordinaire !

VI 

Le brunch offert à l’hôtel Rosas y Xocolate le dimanche 1er décembre, à 11 heures du matin, est l’occasion de réunir une dernière fois à Mérida les parents et amis qui ont fait le déplacement. Dommage que certains prennent l’avion ou la route le jour même et ne peuvent être avec nous. 

L’hôtel entier nous est réservé pour l’occasion et on est content de se retrouver dans ce cadre convivial où un groupe musical participe à l’ambiance. On parle bien sûr du mariage de la veille, de la sympathique ville de Mérida où chacun se promet de revenir un de ces jours, même si on sait au fond que ce ne sont que vœux pieux. On déguste de la nourriture typique du Yucatan, accompagnée de mimosas rafraichissants et de café pour bien se réveiller. On applaudit l’arrivée de Monsieur et Madame Olivier Dupoux.   Quel bon moment de dolce vita ! Adèle et Vadim ont fait ce voyage avec leur petit Tobias qui n’a que six semaines et est encore nourri au sein de sa mère. Quelle meilleure preuve d’amitié pourrait donner Adèle à son amie Stéphie ? 

Quand il ne reste plus grand monde, nous nous asseyons sur la terrasse qui donne sur le Paseo de Montejo qui, le dimanche, se transforme en rue piétonne pendant la journée. Nous regardons les passants, les carrosses dans lesquels certains d’entre nous partent en promenade. Avec mes enfants et petits-enfants, nous faisons une belle balade à pied. 

Monsieur et Madame Olivier Dupoux sont unis pour la vie. Nous avons fêté cette union en grande pompe. Nous espérons que Dieu, qu’ils ont accueilli dans leur vie, leur donne santé, bonheur et longévité. 

Stéphie est ma benjamine ; le dernier enfant d’une famille clôt les chapitres de la vie de ses parents. À Mérida, le chapitre du mariage de mes enfants s’est fermé. Ceci a déclenché en moi de fortes émotions, si bien que je pensais ne m’être pas amusée au mariage. Ce n’est heureusement pas ce que montrent les vidéos prises sur le vif par Encuadre Digital dans lesquelles on peut me voir danser et avoir du plaisir. Il est juste que je me réjouisse des nouveaux chapitres qui s’ouvrent dans ma vie. Je veux maintenant vivre avec Adrien le chapitre déjà commencé de l’arrivée et de l’évolution des petits enfants. Sa première partie avec nos jumeaux Mathias et Andreas et la petite Celine est tellement merveilleuse ! Il continuera, nous l’espérons, avec l’arrivée d’autres petits-enfants. 


(1) Matant, pa kriye. Yap wè sa sou foto yo : Ne pleure pas, ma tante. Cela se verra sur les photos.

(2) Say “I Do” to New Adventures : Dites « Oui » aux nouvelles aventures.

(3) And this old world is a new world  :  Et ce vieux monde est un monde nouveau

And a bold world                                          Et un monde intrépide   

For me                                                           Pour moi

For me                                                           Pour moi

Stars when you shine                                    Étoiles, lorsque vous brillez

You know how I feel »                                  Vous savez comment je me sens

(4) Moun damou pa kité : les amoureux ne se séparent pas. 

(5) Lajan sere                                        Argent sérré  

« Cheri ou se tout sa m tap chèche.      Chéri, tu es tout ce que je cherchais

Tout sa m te manke                                 Tout ce qui me manquait

Yon Priyè ki egzose.                                     Tu es une prière exaucée. 

Ou tankou yon lajan sere.                         Tu es comme un argent sérré

Ke m te fin bliye…..”                                   Que j’avais oublié 

storytelling

In October 2019, I dared putting my name in the hat at The Moth in Miami (www.themoth.org). The theme was : spooky. I enjoyed hearing stories from talented storytellers. I hereby share with you the one I told. Practice makes perfect. I wish I keep participating in this great activity, becoming better and better.

https://www.facebook.com/agnes.castera/posts/10157612315385359

https://www.instagram.com/p/B87ndiajNtE/